Nous débarquons à Luganville, seconde ville du Vanuatu après
Port Villa en pleine nuit. Sur la route qui nous mène de l’aéroport à notre hôtel
on remarque qu’à part les lanternes à l’entrée des nakanals il n’y a pas
d’éclairage public. On verra à quoi ressemble Luganville demain …
Luganville |
Nous rencontrons Patrick qui sera notre guide pour la journée. Il est né à Santo, de parents réunionnais. Au moment de l'indépendance, il a dû quitter sa terre natale vite fait bien fait , déporté en Nouvelle Calédonie pendant 20 ans, il s’est réinstallé
au Vanuatu depuis 5 ans et compte bien y rester définitivement. Sa vision des choses qui concerne Santo et qu’il nous racontera sera donc très
personnelle, très liée à l’avant et l’après indépendance de Santo. Il est accompagné d'unjeune garçon qu'il prend en charge toute l'année, et qui vit avec lui et qui a un
sourire jusqu’au dents.
Nous quittons la grande artère principale de LUGANVILLE
, incroyablement large, presque aussi
large que les Champs Elysées… Pourquoi ??? La présence américaine bien
sûr puisqu’au moment de la seconde guerre mondiale Santo était une
importante base militaire américaine.
artère principale de Luganville |
Patrick emprunte l’unique route goudronnée pour quelques minutes, et hop
nous voilà sur un sentier de terre battue, bien poussiéreux. Premier stop : One Million Dollar Point. Un Santos est assis
sous un arbre et je vois bien Patrick s’approcher du gars et lui donner de
l’argent….Ah ben oui, c’est vrai qu’au Vanuatu le paysage n’est pas gratuit,
nous sommes en effet sur des terres
coutumières. C’est ainsi que nous
apprenons qu’il vaut mieux visiter avec un guide qui lui connait les
prix !!!! Bref on s’approche de cette fameuse plage. Ben c’est quoi tous ces détritus
rouillés ? Moi je traduis : La
poubelle des américains !
plage de One Million Dollar Point |
One Million Dollar Point |
En effet le Vanuatu est devenue
une base arrière de renforts, de logistique et d’hôpitaux ainsi que le poste de
commandement stratégique de l’armée américaine au moment de la seconde guerre
mondiale. A la fin de la guerre les américains ont jeté des milliers de tonnes d'équipement militaire à
la mer lorsqu’ils ont quitté l’ile. D’où une multitude de bulldozers, de grues,
d’élévateurs, de camions et de véhicules empilés et rouillés que l’on peut voir à marée basse. Malheureusement nous n’irons pas voir de plus
près avec masque, palmes et tuba à quoi ressemble tout cela sous l’eau, car ce
matin, il ne fait vraiment pas beau et la mer est très agitée. Nous ne verrons pas non plus «
Le Président Coolidge » , paquebot de luxe convertis en
transport de troupes pendant la seconde guerre mondiale. Toucher par une mine
flottante amie en entrant dans le port de SANTO il a fait naufrage près du
rivage et offre aux plongeurs un site de plongée remarquable.
le Président Coolidge |
Nous remontons en voiture et on reprend la piste retour
jusqu’à la route principale. On traverse des cocoteraies gigantesques , à perte de vue, des champs
de cafés, de cacao, Patrick y va de sa nostalgie, des anciennes grandes familles, de ses
souvenirs d’intenses activités qu’il y avait sur ces anciennes grandes
propriétés coloniales …
Il nous explique que
des néo-zéélandais ont racheté
d’anciennes propriétés coloniales, mais que finalement tout cela reste en friche. Il est vrai qu’il ne faut pas oublier qu’ici
on n’achète pas vraiment la terre, on la loue pour une certaine durée. Les
australiens sont maintenant les premiers
investisseurs au Vanuatu, et avec
eux pas compliqués, ils construisent des resorts, le Vanuatu n’étant pas très
loin de l’Australie, ce pays en fait une destination privilégiée pour les
australiens.
Nous traversons de jolies rivières dont la couleur est
étonnante,
rivière Riri |
bien différente encore de celle de la rivière bleue.
Sur la route nous passons devant l’unique poste à essence de
la côte est. Ici pas de pompes, de
simples petits bidons pour remplir son
véhicule de quelques litres d’esssence.
station service |
La végétation est envahissante ici, des liannes grimpent sur
les moindre arbustres, destructrices.
Nous nous dirigeons vers Champagne Beach, au détour d’un
virage, on aperçoit la mer et une superbe baie.
Lonnoc |
Nous nous arrêtons
pour déjeuner juste avant
Champagne Beach , sur la plage de Lonnoc.
Jolie plage…
chasse au lance pierre |
plage d'Olry |
Port Olry |
Après le déjeuner, nous continuons notre tour
panoramique : direction Port Olry en haut de l’ile, toujours à l’est. C’est vrai qu’ici on se sent au bout du
monde, d’autant qu’aujourd’hui la mer est bien agitée, lui donnant un côté
encore plus sauvage.
Quelques vaches font la sieste sur la plage. Nous n’irons
pas voir les grandes exploitations bovines tout au nord, cela nécessite un 4X4
et beaucoup de temps. Une prochaine fois donc…
Su la route, des voitures sont en plein milieu de la route, sans roues. Patrick rigole, ici quand tu es en panne tu laisses ton véhicule pile poil ou il est....
voiture en panne |
homme à cheval |
finalement le cheval c'est bien pratique !
C’est en effet magnifique, cette couleur probablement
unique, différentes des trous bleus superbes que nous connaissons à Ouvéa et
Lifou. l'eau saumâtre, claire et douce,
remonte à la surface à travers des
couches de pierre à chaux et de corail, ce
qui produit une couleur d'eau bleu saphir…
trou bleu de la rivière Riri |
Le petit garçon qui nous accompagne va grimper sur le banian de l’autre
côté du trou d’eau grâce à une corde, pour se jeter ensuite dans l’eau.
Patrick raconte... |
L’après-midi touche à sa
fin, sur le retour, Patrick nous raconte ses longues nuits à
chasser dans la forêt, le coprah pour gagner quelques sous sur la côte ouest . Le centre de la côte ouest est dominé par le pic Tabwemasana (1879 m, région
sauvage et montagneuse , difficilement
pénétrable et quasiment inexplorée. Ses trésors restent donc encore inconnus à
l’exception d’une population mystérieuse qui habiteraient toujours les hauts sommets du centre : « Comme
les lutins en Irlande, les pygmées Lysepsep étaient les premiers habitants de
Santo. Ils vivaient une vie recluse dans des banians et des grottes ». La
plupart des gens ne les ont jamais vu, sauf Patrick qui nous raconte en avoir vu deux fois :
une première fois lorsqu’il était enfant ,et
une seconde fois il y a une vingtaine
d’années déjà… Reconnaissables par leur petite taille, (un mètre), vêtus uniquement
de leur longs cheveux, à priori un peuple guerrier. D’après Patrick, cette
population n’est jamais descendue jusqu’à la mer… Il faut monter dans la
montagne pour avoir une chance de les rencontrer..
Voilà nous
finirons notre journée à Santo sur cette jolie « Légende » ou pas »
légende » ?...
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