samedi 21 juillet 2012

ESPIRITU SANTO


Nous débarquons à Luganville, seconde ville du Vanuatu après Port Villa en pleine nuit. Sur la route qui nous mène de l’aéroport à notre hôtel on remarque qu’à part les lanternes à l’entrée des nakanals il n’y a pas d’éclairage public. On verra à quoi ressemble Luganville demain …
Luganville
 
Nous rencontrons Patrick qui sera notre guide pour la journée.  Il est né  à Santo, de parents réunionnais. Au moment de l'indépendance, il  a dû quitter sa terre natale  vite fait bien fait , déporté en Nouvelle Calédonie pendant 20 ans, il s’est réinstallé au Vanuatu  depuis  5 ans et compte bien y rester définitivement. Sa vision des choses qui concerne Santo et  qu’il nous racontera sera donc très personnelle, très liée à l’avant et l’après indépendance de Santo. Il est accompagné d'unjeune garçon  qu'il prend en charge toute l'année, et   qui vit avec lui et  qui a un sourire jusqu’au dents.


Nous quittons la grande artère principale de LUGANVILLE ,  incroyablement large, presque aussi large que les Champs Elysées… Pourquoi ??? La présence américaine bien sûr  puisqu’au moment de la seconde guerre mondiale Santo était une importante  base  militaire américaine.

artère principale de Luganville
Patrick emprunte l’unique  route goudronnée pour quelques minutes, et hop nous voilà sur un sentier de terre battue, bien poussiéreux.  Premier stop : One Million Dollar Point. Un Santos  est assis sous un arbre et je vois bien Patrick s’approcher du gars et lui donner de l’argent….Ah ben oui, c’est vrai qu’au Vanuatu le paysage n’est pas gratuit, nous sommes en effet  sur des terres coutumières. C’est ainsi  que nous apprenons qu’il vaut mieux visiter avec un guide qui lui connait les prix !!!! Bref  on s’approche de cette fameuse plage.  Ben c’est quoi tous ces détritus rouillés ?  Moi je traduis : La poubelle des américains !

plage de One Million Dollar Point
One Million Dollar Point
En effet le Vanuatu est devenue une base arrière de renforts, de logistique et d’hôpitaux ainsi que le poste de commandement stratégique de l’armée américaine au moment de la seconde guerre mondiale. A la fin de la guerre les américains ont jeté  des milliers de tonnes d'équipement militaire à la mer lorsqu’ils ont quitté l’ile. D’où  une multitude de bulldozers, de grues, d’élévateurs, de camions et de véhicules empilés  et rouillés  que l’on peut voir à marée basse.  Malheureusement nous n’irons pas voir de plus près avec masque, palmes et tuba à quoi ressemble tout cela sous l’eau, car ce matin, il ne fait vraiment pas beau et la mer est très agitée.  Nous ne verrons pas non plus  «   Le Président Coolidge » , paquebot de luxe convertis en transport de troupes pendant la seconde guerre mondiale. Toucher par une mine flottante amie en entrant dans le port de SANTO il a fait naufrage près du rivage et offre aux plongeurs un site de plongée remarquable.

le Président Coolidge
Nous remontons en voiture et on reprend la piste retour jusqu’à la route principale. On traverse des cocoteraies  gigantesques , à perte de vue, des champs de cafés, de cacao, Patrick y va de sa nostalgie,  des anciennes grandes familles, de ses souvenirs d’intenses activités qu’il y avait sur ces anciennes grandes propriétés coloniales …

Cocoteraie

Il nous explique  que des néo-zéélandais ont racheté d’anciennes propriétés coloniales, mais  que finalement tout cela reste en friche.  Il est vrai qu’il ne faut pas oublier qu’ici on n’achète pas vraiment la terre, on la loue pour une certaine durée. Les australiens sont maintenant les premiers  investisseurs  au Vanuatu, et avec eux pas compliqués, ils construisent des resorts, le Vanuatu n’étant pas très loin de l’Australie, ce pays en fait une destination privilégiée pour les australiens. 

Oyster Island





Nous traversons de jolies rivières dont la couleur est étonnante,
rivière Riri










bien différente encore de celle de la rivière bleue.








Sur la route nous passons devant l’unique poste à essence de la côte est.  Ici pas de pompes, de simples petits bidons pour remplir  son véhicule de quelques litres d’esssence.

station service
 La végétation est envahissante ici, des liannes grimpent sur les moindre arbustres, destructrices.
Nous nous dirigeons vers Champagne Beach, au détour d’un virage, on aperçoit la mer et une superbe baie. 



Lonnoc



 Nous nous arrêtons  pour déjeuner  juste avant Champagne Beach , sur la plage de Lonnoc.  Jolie plage…




chasse au lance pierre

plage d'Olry
Port Olry






 Après le déjeuner, nous continuons notre tour panoramique : direction Port Olry en haut de l’ile, toujours à l’est.  C’est vrai qu’ici on se sent au bout du monde, d’autant qu’aujourd’hui la mer est bien agitée, lui donnant un côté encore plus sauvage.  










  Quelques vaches font la sieste sur la plage. Nous n’irons pas voir les grandes exploitations bovines tout au nord, cela nécessite un 4X4 et beaucoup de temps. Une prochaine fois donc…


Su la route, des voitures sont en plein milieu de la route, sans roues. Patrick rigole, ici quand tu es en panne tu laisses ton véhicule pile poil ou il est....

voiture en panne

homme à cheval




finalement le cheval c'est bien pratique !




Il est temps d’aller voir ces fameux trous bleus  de la  rivière Riri avant de rentrer sur Luganville.

trou bleu de la rivière Riri

C’est en effet magnifique, cette couleur probablement unique, différentes des trous bleus superbes que nous connaissons à Ouvéa et Lifou. l'eau saumâtre,  claire et douce, remonte à la surface   à travers des couches de pierre à chaux et de corail,  ce qui produit une couleur d'eau bleu saphir…
trou bleu de la rivière Riri
Le petit garçon qui nous accompagne va grimper sur le banian de l’autre côté du trou d’eau grâce à une corde, pour se jeter ensuite dans l’eau.

banian pour plonger
1, 2, 3 , sautez !





Et moi aussi je pique une tête !






Patrick raconte...
 L’après-midi  touche à sa fin,  sur le retour,  Patrick nous raconte ses longues nuits à chasser dans la forêt,  le coprah  pour gagner quelques sous  sur la côte ouest .  Le centre de la côte ouest est  dominé par le pic Tabwemasana (1879 m, région sauvage et montagneuse ,  difficilement pénétrable et quasiment inexplorée. Ses trésors restent donc encore inconnus à l’exception d’une population mystérieuse qui  habiteraient  toujours les hauts sommets du centre : « Comme les lutins en Irlande, les pygmées  Lysepsep étaient les premiers habitants de Santo. Ils vivaient une vie recluse dans des banians et des grottes ». La plupart des gens ne les ont jamais vu, sauf  Patrick qui nous raconte en avoir vu deux fois : une première fois  lorsqu’il était enfant ,et une seconde  fois il y a une vingtaine d’années déjà… Reconnaissables par leur petite taille, (un mètre), vêtus uniquement de leur longs cheveux, à priori un peuple guerrier. D’après Patrick, cette population n’est  jamais descendue  jusqu’à la mer… Il faut monter dans la montagne pour avoir une chance de les rencontrer..


Voilà nous finirons notre journée à Santo sur cette jolie « Légende » ou pas » légende » ?...



















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